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Ateliers d’écriture "du côté de l’imaginaire"

23 / 06 / 2010 | Christophe GUELFF

L’objet d’étude « Du côté de l’imaginaire » est particulièrement propice à des ateliers d’écriture. Dans cet article sont proposées des pistes pour écrire à partir de déclencheurs.

 

Du côté de l’imaginaire :
vers une démarche d’ateliers d’écriture.
 
L’enseignement du français est un tout. Les compétences de lecture ne peuvent se développer sans la pratique régulière de l’activité d’écriture. Cette dernière permet de comprendre à la fois quelle peut être la finalité d’un texte et comment, de l’intérieur, il fonctionne. Un exercice d’écriture peut être aussi l’occasion, par l’usage de contraintes linguistiques, d’aborder l’étude de la langue.

Dans le cadre de l’objet d’étude « Du côté de l’imaginaire », il est possible de mettre en place un ensemble d’activités d’écriture d’invention. Ces exercices peuvent se dérouler en amont de la lecture de textes qui relèvent de déclencheurs mais également constituer, parallèlement à un parcours de lecture, un véritable projet d’atelier d’écriture. Il est aussi possible de valoriser le travail des élèves, leur créativité et leur autonomie de mettre en ligne, avec leur aide, leurs travaux sous la forme d’un blog ou d’un site pour la classe. En voilà quelques exemples :
 
 
Dans le cadre de l’objet d’étude « Du côté de l’imaginaire », il est possible de proposer ce type d’activités parallèlement à un parcours de lecture sur le fantastique. Le genre se définit souvent par l’apparition de l’étrange dans un cadre réaliste, il est aussi fréquemment l’occasion d’un discours sur le monde réel, quotidien. Un peu en amont ou parallèlement à un parcours de lecture sur La Métamorphose de Kafka, on peut lancer des activités d’écriture qui s’appuient sur de brefs fragments du Journal de Kafka qui est un peu comme la matrice de son œuvre de fiction.
Ces simples activités d’écriture peuvent montrer de quelle manière l’imaginaire ou l’étrange surgit de la réalité la plus concrète. Elles doivent être progressives et leur finalité peut être de parvenir à la rédaction d’un bref récit fantastique.
L’exemple de Cortazar est intéressant parce qu’il permet à l’élève de se confronter par lui-même à la manière dont l’étrange peut surgir de la réalité la plus banale, mais il peut être aussi l’occasion d’un travail sur la langue par la mise ne place de contraintes concernant les constructions impersonnelles. Avant de démarrer l’exercice, on peut demander aux élèves de dresser une liste des évènements - ou non évènements - de leur journée ordinaire (instructions pour se lever, prendre le métro, le bus, instructions pour manger à la cantine…) ; le professeur peut lui-même suggérer les instructions qui lui viennent à l’esprit.
Ensuite, il est important d’encourager les élèves à demeurer le plus détaché possible du sujet, par l’utilisation des constructions impersonnelles, tout en essayant de détailler le plus possible l’activité quotidienne qu’ils ont choisie. Ce travail peut se terminer par une lecture des productions qui souligne l’étrangeté ou l’humour de certaines et pourquoi pas par une mise en ligne.
Philippe MAUREL
LP Simone Weil – PANTIN (93)
 
Instructions pour monter un escalier (extrait)
Les escaliers se montrent de face car en marche arrière ou latérale ce n’est pas particulièrement commode. L’attitude la plus naturelle à adopter est la station debout, bras ballants, tête droite mais pas trop cependant afin que les yeux puissent voir la marche à gravir, la respiration lente et régulière. Pour ce qui est de l’ascension proprement dite, on commence par lever cette partie du corps située en bas à droite et généralement enveloppée de cuir ou de daim et qui, sauf exception, tient exactement sur la marche. Une fois ladite partie, que nous appellerons pied pour abréger, posée sur le degré, on lève la partie correspondante gauche (appelée aussi pied mais qu’il ne faut pas confondre avec le pied mentionné plus haut) et après l’avoir amenée à hauteur du premier pied, on la hisse encore un peu pour la poser sur la deuxième marche où le pied pourra enfin se reposer, tandis que sur la première le pied repose déjà. (Les premières marches sont toujours les plus difficiles, jusqu’à ce qu’on ait acquis la coordination nécessaire. La coïncidence des noms entre le pied et le pied rend l’explication difficile. Faites spécialement attention à ne pas lever en même temps le pied et le pied. Parvenu de cette façon à la deuxième marche, il suffit de répéter alternativement ces deux mouvements jusqu’au bout de l’escalier. On en sort facilement, avec un léger coup de talon pour bien fixer la marche à sa place et l’empêcher de bouger jusqu’à ce qu’on redescende.
Julio Cortàzar, Cronopes et fameux , "Manuel d’instructions", 1962.
 
Exemples de travaux élèves :
 
INSTRUCTIONS POUR ENFILER UN PANTALON
Le pantalon est un élément indispensable pour ne pas se faire chambrer pour les gens ou les collègues du travail. Il est aussi très important pour notre pudeur. Le pantalon peut s’enfiler de deux positions différentes. Vous avez la position debout et la enfin la position assise. Commençons par la position debout qui est la position la plus et la moins reposante. Pour pouvoir mettre votre pantalon en position debout, il suffit de prendre votre pantalon à deux mains (surtout ne pas oublier de rester debout sinon cela ne servira à rien) après enfiler d’abord le pied droit pour pouvoir ensuite enfiler le pied gauche et remonter le pantalon jusqu’au bas du bassin. Maintenant, pour la position assise, elle est presque la même mais vous devez vous asseoir, ce qui est déjà beaucoup plus reposant. Ensuite, ce qui est plus avantageux avec la position assise c’est que vous pouvez enfiler vos deux pieds en même temps, ce qui est plus facile et vous fais gagner beaucoup plus de temps, et une fois les deux pieds enfiler, vous n’avez plus qu’à remonter le pantalon jusqu’au bas du bassin. Ca y est, maintenant vous savez mettre un pantalon. Surtout ne pas oublier d’en mettre un tout les
Abdallah F.
 
INSTRUCTIONS POUR DISPARAITRE DANS LES BRAS DE MORPHÉE
Il est préférable de se trouver dans une position horizontale. Sur le dos pour mieux fixer le plafond et scruter de fond en comble les défauts de cette surface aux rares aspérités. Sur le côté pour laisser la journée passée derrière soi et mieux se concentrer sur celle à venir. Sur le ventre pour se remémorer le sommeil de son enfance et mettre en application l’expression « dormir comme un bébé ». Par ailleurs, il est certainement plus convenu d’être allongé sur quelque chose de confortable. Si possible quelque chose de mou et dur à la fois. Il est aussi recommandé de se voir muni d’un oreiller servant de support pour la tête, afin que cette dernière soit bien calée et inclinée au degré le plus adéquat. Les bras le long du corps ou sous l’oreiller même. Des draps vagabondant et caressant l’enveloppe corporelle. Ni trop ni pas assez de couverture sur soi pour être enveloppé d’une température propice à la nuit. Les lumières éteintes ou tamisées. Les rideaux tirés au maximum ou à moitié. Laissant un filet de lumière se dessiner sur les murs. Avoir l’envie de se laisser aller. Faire le vide dans son esprit, ou avoir des milliers de pensées qui se brouillent. Se laisser happer par le silence. Fermer les yeux. Ne plus avoir aucun sens en éveille. Ne pas avoir peur d’aller dans l’autre monde. Laisser le sommeil envahir tout l’être. Se laisser saisir par des bras. Les bras de Morphée.
Betty B.

 

 

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